Patrimoine

Se souvenir de Clément Saincore

Modifié le 23/03/2023

Certains d’entre vous se souviennent peut-être de ce monsieur à la barbe dense, aux cheveux longs attachés en queue de cheval, de son visage rieur. Clément Saincore était une figure de Savigny. Décédé en 2015, il a marqué la ville par sa personnalité bienveillante et par son engagement dans la vie locale. Avec lui, on évoque un morceaud’Histoire avec un grand « H » : celle d’un déporté juif, résistant, survivant des camps de la mort. L’Histoire de milliers d’Européens, que nous commémorons en ce mois d’avril.

EN RÉSISTANCE, PUIS DÉPORTÉ

Né en Pologne en 1921, il arrive avec sa famille à Paris en 1922, après avoir fui le ghetto de Varsovie. Clément est né Zandkorn– traduction : Grain de sable – et son nom de famille sera francisé en Saincore. En 1940, Clément est mobilisé par l’arméepolonaise en France. En 1942, les parents et la soeur  du jeune homme sont victimes de la rafle du Vel  d’hiv. Il ne les reverra plus. Un passage par la Résistance dans le maquis de Glières
(Haute-Savoie) jusqu’à la gare de Perrache, à Lyon, lui vaut d’être lui-même arrêté et déporté dans le camp de concentrationde Buchenwald.

La mort et la violence y sont omniprésentes

« J’ai vu un père et son fils se battre pour des miettes.
Nous étions devenus des bêtes », témoignera Clément Saincore
dans la Feuille de Savigny, en 1995.


Il en revient après 15 mois, grâce à la Libération. En 45, le camp est libéré par un détachement américain : « ils étaient comme des grands gosses, se souviendra-t-il. Ils donnaient du miel à des gens qui n’avaient pas mangé depuis des années. » Mais le retour est amer. La famille de Clément est décimée.


Sur 26 membres déportés, seuls quatre sont revenus des camps de la mort. Marié à sa femme Irène (il fêtera ses noces de diamant en 2008, célébrées au Domaine de la Grange) et père de deux enfants, il s’installe à Sénart en 1981. Il est élu en 1983 dans
l’équipe de Jean-Louis Mouton. Pendant longtemps, il a été le doyen du conseil municipal. Jusqu’en 1995, Clément Saincore s’engage, participe aux commémorations, s’assure que ces heures sombres ne soient pas oubliées. Il vécut le reste de sa vie sans haine, et en respectant tout un chacun. « Il était bien dans sa peau, et portait bien son prénom, se souvient un Savignien. Il ne savait pas ce qu’est la rancune. »

En 2002 est paru Juste un grain de sable dans le siècle, un livre entretien qui retrace la vie de Clément Saincore, par Alain Traca (éditions S.d.E.).

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