Son patronyme est aujourd’hui gravé sur une plaque, dans une rue de notre centre-ville. Mais qui aurait pu prédire que ce jeune homme issu d’une famille pauvre du Puy-en-Velay connaîtrait un jour les honneurs de l’odonymie ? Entre un père instituteur intransigeant et une mère possessive et violente, il s’insurge dès l’adolescence contre l’injustice et l’ordre établi. Alors qu’il est encore lycéen, à Nantes, il prend ainsi part aux manifestations de la révolution de 1848, avant de débuter une vie de bohème sous le Second Empire. Il défend alors des idées révolutionnaires, reprises dans son premier livre, publié en 1857, L’Argent. Mais c’est un article publié dans le Figaro, « Dimanche d’un jeune homme pauvre », qui lui ouvre les portes du journalisme. Jules Vallès fonde alors plusieurs journaux qui luttent tous pour la liberté de la presse, parmi eux : La Rue et Le Peuple. Emprisonné à plusieurs reprises, il échoue aux élections législatives de 1869. Il est de nouveau incarcéré, comme pacifiste cette fois, au début de la guerre de 1870.
INSURGÉ, ÉCRIVAIN ET JOURNALISTE
Dès sa libération, il s’engage dans l’Internationale et, en 1871, se jette avec enthousiasme dans l’aventure de la Commune de Paris. Période pendant laquelle il est élu dans le quinzième arrondissement, devenant l’un des chefs de file de l’insurrection. Il combat jusqu’à la « Semaine sanglante », pendant laquelle 20 000 insurgés sont fusillés, et parvient finalement à s’enfuir en Angleterre. Condamné à mort par contumace en 1872, Jules Vallès profite de son exil pour écrire son chef d’oeuvre : la trilogie Jacques Vingtras ( L’Enfant, Le Bachelier et L’Insurgé). Amnistié par les lois de 1880, l’exilé retourne à Paris en 1883. Il y reprend ses activités de journaliste, défendant avec passion la cause des opprimés et du prolétariat. Il meurt en 1885. Son cercueil est accompagné au Père-Lachaise par presque cent mille personnes parmi lesquelles beaucoup d’anciens communards.