"J’ai grandi à Savigny et mes parents vivent toujours là."
Après une parenthèse auxerroise, où elle a suivi des études d’infirmière, Gwénaëlle est revenue dans la région pour travailler à l’hôpital de Corbeil. En 2012, elle devient infirmière vacataire à la résidence Solemnes “pour voir autre chose”. Retour à Savigny, dans un établissement qu’elle connaît bien puisque ses grands-parents y ont séjourné. Peu de temps après, la résidence passe de 91 à 141 lits en raison de l’ouverture d’une unité fermée. Son directeur lui propose alors de se former afin de gérer l’encadrement des soins à la place de l’infirmière coordinatrice, qui part en retraite. Gwénaëlle rejoint alors l’IDEC. Devenue cadre de santé, elle doit bientôt faire face à une crise sanitaire sans précédent.
“La Covid fut une période très difficile. Pour l’équipe, comme pour les résidents, atteints de troubles cognitifs, chez qui la maladie était décelée tardivement. Nous avons eu plusieurs décès pendant les trois premières semaines. Et la contention en chambre, pour des patients qui n’avaient pas la capacité de comprendre, a été délétère. C’était aussi compliqué pour nous, humainement. D’autant que c’était antinomique par rapport à notre projet d‘établissement qui prône une libre déambulation.”
UN EHPAD OUVERT SUR LA VILLE
Fin de la crise sanitaire : Gwénaëlle éprouve le besoin de changer d’atmosphère et part travailler 4 mois dans un hôpital. “Mais je ne m’y retrouvais pas au niveau des conditions de prise en charge. Dans un lieu de vie, l’accompagnement est plus personnalisé...” Hasard du calendrier, c’est à ce moment-là que la direction générale du groupe Solemnes la rappelle pour prendre un poste de direction. Adjointe dès octobre 2022, elle devient directrice de l’établissement de Savigny en juin 2023.
“Même si ce n’est pas toujours facile, il y a de vraies valeurs humaines ici et je crois en notre projet.”
Sous son impulsion, et par le biais du Contrat Local de Santé, l’EHPAD s’ouvre sur la ville.
“Les troubles cognitifs font peur. Mais il est nécessaire de décloisonner l’établissement. Nos résidents ont le droit et l’envie d’être dans la commune.”
Depuis un an, lauréat d’un projet d’EHPAD territorial mis en place par l’Agence Régionale de Santé, la résidence Solemnes déplace aussi son expertise à domicile, sous la forme d’un soutien aux aidants. Une démarche qui permet aux personnes de rester chez elles plus longtemps.
“Nous partageons avec leurs proches des connaissances, des trucs et des astuces.”