Portrait

Les Invisibles : le nouveau recueil de Richard Taillefer

Le dernier recueil du poète savignien, paru aux éditions Gros textes, oscille entre saynètes du quotidien et réflexions philosophiques. L’occasion, pour cet ancien cheminot, ancien élu à la culture et créateur de festivals, de lever son vers en hommage à ces femmes et hommes qu’on ne voit plus.

Modifié le 28/01/2025

EXTRAIT
“Derrière ces portes closes aux visages masqués, combien de tragédies se succèdent, hélas. Toujours ne rien dire, ne rien voir, rester à l’écoute des ordres et contre-ordres des expertises des tout-puissants. Aux portes de la capitale, les mains unies, nous croisons des regards tournés vers de lointains voyages.”

“La poésie est le diamant brut de la littérature.” C’est, une nouvelle fois, en amoureux des mots que cet orfèvre du genre, aussi passionné qu’observateur, livre son quatorzième recueil, partageant avec ses lecteurs des saynètes de son quotidien. On y découvre des personnages qu’il croise régulièrement : une conductrice de bus, des voisins, des éboueurs, un sans-abri… “Ce sont des personnes que nous regardons parfois, mais que nous ne voyons plus. En tant qu’observateur de la vie, toujours curieux des autres, je souhaitais les mettre en lumière.” La seconde partie de cet ouvrage hautement recommandable prend la forme d’une réflexion poétique plus philosophique sur la vie, le rapport aux êtres, la mort... Des textes forts et beaux, jamais fardés, toujours ardéset bardés de la petite musique de la vie, qui vient nous chatouiller les yeux et  les oreilles pour nous suggérer de lever la tête et de regarder autour de nous. “Je regrette de ne pas savoir filmer, car ce sont des petits moments, fugaces et rapides, qui auraient pu être portés en vidéo. Une rencontre, un regard, un partage…”

Où se procurer le recueil : en librairie ou sur le site internet de l’éditeur.

À André

Pour seules richesses
Un banc de fortune
Sous le feu des regards
indignés
Quelques gestes sans
parole
Jetés aux fausses promesses
des anges gardiens
Réfugiés dans leurs hautes
tours factices
En déshérence de tout
Anonymes de leur propre
identité
Ils ne font que passer
Ils sont comme ces ombres
suspendues à rien
À cet instant
Je pense à toi André
Retrouvé mort
À quelques pas de la place
Saint Sulpice
Là où la poésie fait son
marché
Gisant dans le recoin
d’une cage d’escalier

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