Même s’il ne s’agit pas d’une prérogative municipale, Savigny a choisi de faire face au constat national de désertification médicale en s’impliquant activement pour renforcer l’accès aux soins. Pour cela, la Ville facilite l’installation des médecins et mène des campagnes de sensibilisation. Elle a aussi développé un Contrat local de santé qui mobilise des ressources et des partenaires afin de créer un véritable parcours patient et d’agir concrètement sur les enjeux de santé publique. Un outil stratégique qui permet, notamment, de lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé en coordonnant les actions des acteurs locaux (collectivités, professionnels de santé, associations, citoyens…). Parmi eux, l’Agence régionale de santé (ARS), la Préfecture, la CPAM, le Département 77, l’association France Addiction, le Planning Familial, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS), la SEMSA, et le Groupe Hospitalier Sud IDF constituent les partenaires principaux.
Ils se réunissent tous les ans en Comité de pilotage afin d’organiser des actions dans des domaines variés, tels que l’accès aux soins, la prévention des cancers, du diabète et des maladies chroniques, tout en favorisant l’inclusion des publics vulnérables, des personnes handicapées et dépendantes et des personnes âgées.
Des actions concrètes
L’engagement de la Ville s’illustre également dans le domaine de la périnatalité, avec l’ouverture de la Maison des 1000 premiers jours, mais aussi dans celui de la santé sexuelle, en lien avec le planning familial, ou encore de la santé mentale et de la prévention des addictions. Huit soirées de prévention ont ainsi été organisées en 2024 avec les publics des accueils jeunesse, des centres sociaux et du dispositif Forces.
En 2025, cet accompagnement sera encore renforcé avec une vingtaine d’actions de prévention organisées par France Addiction et l’entreprise Ethylot’health. Par ailleurs, en décembre, 8 agents travaillant avec les jeunes de la ville ont été formés aux premiers secours en santé mentale afin de repérer les signes de détresse et d’apporter une aide adaptée et en avril dernier, 12 professionnels avaient été formés sur la même thématique. La Ville soutient également la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS), qui réunit 120 professionnels (infirmiers, médecins, spécialistes…) désireux d’assurer une continuité de soins, pour les patients qui sortent de l’hôpital, par exemple, grâce à un parcours coordonné. La municipalité intervient, entre autres, en facilitant ses interventions, en lui mettant à disposition des locaux…
“La santé est une priorité de la ville car c’est une priorité de la vie ! Face à la défaillance de l’État en ce domaine, nous faisons feu de tout bois : en investissant 130 000 € par an pour la santé, en créant un Contrat local de santé, en favorisant le développement d’une CPTS, en accueillant la maison sport-santé, en participant au réseau Villes-santé 77, en améliorant l’attractivité de notre territoire pour les professionnels de santé… Tout cela a déjà permis l’arrivée de médecins et de spécialistes. Nous nous sommes également rapprochés de l’ARS. Car les solutions ne pourront être que collectives et dépasseront l’échelle de la commune. Nous faisons partie d’un bassin de population ! C’est pourquoi les villes doivent travailler ensemble. L’agglomération Grand Paris Sud pilote justement la réalisation d’un diagnostic à l’échelle du territoire intercommunal, en partenariat avec l’association URPS Ile-de-France, pour
faire émerger des projets communs. Il s’agit aussi de mieux identifier et d’accompagner les jeunes savigniens qui se lancent dans des études de santé. Ce seront nos médecins, nos professionnels de santé de demain, car ils ont déjà un attachement au territoire. Il faut les garder en les encourageant et en les soutenant.”FABRICE SUBIRADA, adjoint au Maire, délégué à l’action publique en matière de santé
SEMSA : un acteur de la santé incontournable à Savigny
Rencontre avec Emmanuel Cattiau, Directeur Général de SEMSA et SEMSA Santé.
POUVEZ VOUS NOUS PRÉSENTER SEMSA ?
“Il s’agit d’une foncière immobilière qui investit depuis 2015 dans les bâtiments médicaux. À Savigny, nous sommes propriétaires de 4 maisons médicales (Miroir d’eau, Léon-Blum, La Chrysalide, Le Bourg) où sont réunis 35 professionnels de santé libéraux (sur la centaine que compte le territoire communal). Par ailleurs, nous louons un étage d’immeuble à l’hôpital de Melun pour le CMP (Consultations médico-psychologiques pour adultes). Nous louons aussi un bâtiment à une société gérant un EHPAD pour résidents atteints de la maladie d’Alzheimer (Solemnes). Le but est de préserver des cabinets médicaux à Savigny et de les louer à des professionnels de santé en les déchargeant de la gestion quotidienne des locaux.”
COMMENT TRAVAILLEZ VOUS AVEC LA VILLE ?
“Nous travaillons pour la ville, car elle est notre actionnaire principal. Les Sociétés d’Économie Mixte sont des entreprises privées avec un actionnaire majoritaire public. En 2015, la municipalité nous a donné pour mission de préserver les cabinets médicaux et d’en construire dans les quartiers. Il s’agit d’assurer le maintien et le développement de l’accès aux soins par l’achat, la rénovation, l’agrandissement et la construction de bâtiments à vocation médicale. Nous sommes le bras armé de la ville en matière d’immobilier de santé. Dans un contexte de désert médical, nous aidons ainsi à maintenir des professionnels de santé dans la commune dans un contexte de forte concurrence entre les villes. Nous avons aussi participé à la rédaction du Contrat local de santé et accompagné le développement de la CPTS.”
COMMENT ATTIREZ VOUS LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ ?
“Ce sont les services proposés qui séduisent les médecins et leur donnent envie de s’installer. Dans nos maisons médicales, nous nous occupons de tout. Nous assurons le ménage, nous les sécurisons et nous proposons même des prestations de secrétariat à ceux qui en ont besoin. Et ça porte ses fruits : nous louons à des médecins généralistes, des cardiologues, mais aussi des dentistes, des infirmières, des podologues, kinésithérapeutes, ostéopathes…”